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ZORG
11 septembre 2007

L'ESCARPIN ROSE

escarpinIl y a quelques temps je surfais sur l'xecellent blog de GICERILLA.

Elle lance un concours de texte : écrire la suite de ce texte, dont voici un résumé :

Résumé :

Comme chaque jour j'attrape à la volée mon sac de sport et fonce, encore en retard, à mon club de fitness.(...)

Je retourne au vestiaire et me vêts.(...). Tiens, il ne reste que l'escarpin gauche (...)

Quelques jours plus tard, le scénario recommence. Je sors de la douche, le vestiaire est déserté. Je m'avance vers les casiers et reste figée par la stupeur. Là, au milieu du couloir, devant mon casier ouvert trône telle une révélation divine l'escarpin fuschia droit ! Je regarde de toute part le vestiaire est absolument vide. Un rien inquiète je m'approche du soulier qui m'effraierait presque tant il est majestueux au milieu du rien qui l'entoure. Je le saisis, fébrile, comme l'on sortirait de sa châsse une relique vénérée et l'ausculte du regard. Pas de trace d'envoutement, de maltraitance, de souillure. Il est le même que la semaine passée, arborant élégamment son joli cuir rose foncé. Pourtant, entre la première de propreté et la semelle un interstice a été créé et je vois, glissé entre les deux, ce qui semble être un morceau de papier plié...

Voici ma réponse :

Tout en dépliant le message, je jette un regard autour de moi pour vérifier une dernière fois que je suis seule. Force est de me rendre à l’évidence, je suis bien seule et le vestiaire est désert. Je parcours le message, il est mystérieux et troublant :

« …Votre corps est une harpe pour votre âme. A vous d’en tirer une douce musique ou des sons confus …( GIBRAN in « Le Prophète »)

Comme vous ZORG aime jouer avec son corps : le pousser à la douleur, lui donner le plaisir d’une bonne douche et ensuite celui d’un rapport sexuel harmonieux entre deux être libres et conscient du bonheur d’exister.

Signé : ZORG qui a la faiblesse de penser que vous lui ressemblez de l’intérieur, belle GICERILLA »

Je reste hébétée par ce message que je lis et relis seule dans le vestiaire. La porte s’ouvre soudain et je sursaute comme une petite fille surprise en train de piquer un gâteau dans le placard de la cuisine alors que ce n’est pas l’heure de goûter. Ce n’est qu’une femme qui arrive pour se changer pour le prochain cours d’aérobic. Confuse je sens le rouge monter à mes joues et je pique du nez pour ranger prestement mes affaires, escarpin rose y compris, en ayant pris la peine de ranger le message dans le cuir rose de mon agenda de femme moderne.

Je rejoins la cafétéria pour y prendre une collation et me désaltérer. Les clients y sont nombreux et nous nous saluons car nous sommes tous des habitués. Comme chaque jour il y a la bande des barbies (inutile de vous les décrire, vous les imaginez), l’équipe des banquiers que j’appelle ainsi car ils sont habillés de costume sombre et la belle Ivéa dont je n’arrive pas à deviner l’origine. En m’installant je croise un vieux complice qui quitte la salle. Je partage avec Yves une amitié issue de quelques nuits folles passées ensemble il y a quelques années. Yves est accompagné d’un membre plus récent que j’ai remarqué il y a quelques temps. Yves me le présente rapidement. Le nouveau venu est entre deux âges, c'est-à-dire pile dans ma fenêtre de tir si vous voyez ce que je veux dire. Bel homme, grand de taille, la tête rasée, vêtu de manière peu conventionnelle avec une paire de lunette improbable, je l’ai surnommé l’architecte.

Sitôt assise, mes pensées reviennent à ce qui s’est passé tout à l’heure. Je sors le petit papier de mon agenda et le pose devant moi. Je le lis et le relis.

Qui est ce ZORG ? Est-ce un adepte du body pomp ? Comment a-t-il pu subtiliser et me rendre mon escarpin ? Est-ce un fou dangereux ? Comment et où m’a-t-il repérée ?

Et surtout cette question : Comment sait il que je suis Gicerilla sur la toile ?

Je suis totalement absorbée dans mes pensées qui tournent et retournent dans ma tête. Et cela ne cesse pas durant tout le trajet jusqu’à chez moi.

Ce nom résonne en boucle comme un mystère : ZORG, ZORG, ZORG,…

C’est dans cette confusion mentale que je me déshabille, ne gardant sur moi que le string de stretch noir. Dans l’appartement au design modern je mange une grappe de raisin, presque nue devant le frigo ouvert. Dans  la chaleur de cette soirée d’été, la fraîcheur de l’appareil me fait du bien et fait durcir la pointe de mes seins.

Et c’est ainsi, cerveau en ébullition et pointe des seins dressée que je me dirige vers mon lit, enlève la seule pièce de vêtement qu’il me reste et m’écroule en tenue d’Eve dans les draps rouge, immédiatement cueillie par le sommeil après cette journée chargée en émotion.

Au milieu de la nuit je fais un rêve érotique puissant. Les images de ce rêve sont simples mais troublantes. Je suis en train de faire l’amour de façon magistrale dans un torrent d’étoffe rouge. Dans mon rêve, il y a le rouge inconsistant du tissu agité par des souffles venus de je ne sais d’où, il y a mon corps musclé et il y a le corps de cet homme qui m’enlace, me caresse et me pénètre de la plus délicieuse des façon. Son corps est aussi bronzé que le mien est pâle. Il est grand et fort. Il n’a pas de visage mais juste un nom que je répète ad libitum : ZORG.

Réveillée en sueur, je sens entre mes jambes la liqueur d’un désir non assouvi. Je connais bien cette sensation de presque jouissance que procurent les rêves érotiques et je n’ai besoin que de quelques caresses sur mon bouton de rose et dans ma fente humide pour achever le travail commencé par mon rêve. La jouissance solitaire envahit mes reins et se diffuse depuis mon sexe trempé à la totalité de mon corps moite de désir, me faisant perdre durant quelque seconde la notion de réalité. Une fois mes esprits revenus, je porte mes doigts humides à ma bouche, je sens et je lèche mes doigts trempés afin de savourer les effluves puissants de mon corps de femme décuplé par une abstinence de plus d’un mois.

Et le sommeil ne revient pas.

Les évènements de la veille, le message quelque peu ésotérique et ce nom qui tourne et tourne dans ma tête « ZORG ».

Tout un coup, un éclair de génie m’illumine. ZORG ne peut être qu’un pseudo de blog. Bon sang, mais c’est bien sur ! Je fonce à mon clavier et, fébrile, je demande à l’ami « google » ce qu’il sait sur ZORG.

Après un demi heure de vaine consultation de site d’artiste, de planète mystérieuse et autre bande dessiné je dois me faire une raison : choux blanc.

Dépitée mais toujours éveillée, je vais faire un tour sur mon blog et là : bingo !! J’ai un nouveau commentaire. Son auteur : ZORG.

Je découvre que le commentaire est posté sur un message vieux de plusieurs mois dans lequel je parlais de l’excitation que j’avais à revêtir des bas, de la dentelle et des talons pour une soirée avec un homme. J’avais illustré ce post d’un cliché pris dans le miroir d’une chambre d’hôtel sur lequel on voit parfaitement…mes escarpins fuschia.

Le message est court : « la magie de la vie est plus forte que celle de la toile. »

Incompréhensible !!!

Je passe alors la souris sur le nom de l’auteur et je le vois changer de couleur. Le passage du noir au violet indique l’existence d’un blog et je clique sans attendre.

Je me trouve alors sur le blog d’un homme.

Le dernier post s’intitulle « IZNOGOUD ». Je clique et je tombe sur un article très court :

« Gicerilla, je veux être calife à la place du calife ».

Le post est illustré d’une photo.

Celle d’une paire de lunette improbable...


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Commentaires
G
Merci Zorg, je miaule sous vos caresses ! Mais le texte n'aurait pas eu la saveur qu'il a sans vous... merci encore de cet échange inédit qui crée un lien entre nous :-)<br /> Au plaisir, encore...
ZORG
ZORG

pour ceux qui n'aiment pas les spectacles de maris honnêtes et qui préfèrent les spectacles de maris au net
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